La
poesia non si riduce ad un testo scritto: ha un suo volume sonoro, orale,
provoca le sue risonanze nelle immagini, s’insinua nella vita e negli incontri…Talvolta
confluisce nell’attività letteraria e i suoi contesti, diventa sodalizio o
polemica, si estenua a dire oltre se stessa nella poetica o decide per il
silenzio…Che vuol dire poi l’imprevedibile dell’incontro conil lettore, ascoltatore…
In
questo sito ho raccolto documenti e testimonianze di
un lavoro quasi trentennale: scrittura, incroci di situazioni, momenti di riflessione teorica e
critica, festivals internazionali, l’avventura del Gruppo 93, momenti di
raccoglimento, iniziative editoriali in rete, e più
recentemente, di impegno nell'arte visiva.
E dunque: scrittura letteraria, critica, registrazioni
di ‘letture’, foto, immagini, filmati, tracce di contesti culturali di
questi quasitre decenni…
Per
navigare, si può cominciare dal Reading,
privilegiando la dimensione ‘orale’ della poesia, o da Poetica, privilegiando
l’aspetto testuale e critico, oppure si può accedere
direttamente ai testi in formato html o pdf...
Biagio Cepollaro, Milano, 2003-2018
Buona
navigazione!
Biagio Cepollaro was born in
Naples in 1959. He lives in Milan and is one of the members of ‘Group 93’. He
has served on the editorial board of the journals ‘Altri Termini’, ‘Campo’ and
‘Baldus’. Poems by Cepollaro have appeared in such anthologies as
Poesia italiana della contraddizione (1989); Poesia e realtà, a cura
di G:Majorino ,Tropea ed., 2000; Akusma,forme della poesia
contemporanea,Metauro Edizioni, 2000; Twentieth-Century, Italian Poetry, Toronto University of Toronto Press, 1993; Italian Poetry,
1950-1990,
Dante University Press, Boston, 1996;The
Promised Land, Italian Poetry after 1975, Sun & Moon, Los Angeles, 1999;Chijo no utagoe- Il coro
temporaneo, a cura di A:Raos, ,trad.A Raos e Taro Okamoto, Ed.
Schichoska, Tokyo,2001.
His books include: Le parole di Eliodora (1984) and the trilogy:
Scribeide, Luna persciente (1993) and Fabrica (2002)
'What stands out about Cepollaro's poetry is the rich and varied
mix of archaic and modern Italian, dialect, slang, and technological or
specialized terms- a blend that fuses convincingly into a sort of musical
kaleidoscope, in which given words and sounds may repeat, creating allusions and
associations at a still more subtle level. A myriad of literary periods and
historical epochs is also there between the lines, meaning that each word
conveys not only a principal poetic sense but also the history of its usage by
poets of other times, as well as the particular connotations it once lent to
humanity's essential experiences. An additional consequence of this 'simultaneous
approach' is that a reader is free to either appreciate the poem as
an orderly progression from start to finish or in a profoundly random fashion,
fixing only on brief sequences or strophes.' (Italian Poetry 1950-1990,
translate and edited by Gayle Ridinger-Gian Paolo Renello, Dante University
Press, Boston,1996.)
http://www.danteuniversity.org/complete.html
Les relations entre
l'Italie et la France, à propos de la poésie contemporaine se fondent
sur une méconnaissance réciproque. Il y a très peu de poètes italiens
qui soient connus en France, Zanzotto, Mario Luzi, Balestrini. De
l'autre coté des Alpes on connaît Julien Blaine, Yves Bonnefoy…
Disons carrément que peu
de gens lisent de la poésie, et la plupart des poètes demeurent inconnus
aux oreilles des autres poètes. En France, ce qu'on peut lire en
traduction ne correspond pas à la richesse des mouvements qui depuis les
années 80 ont une vie très active en Italie. A commencer par le groupe
93, né des rencontres entre Tommaso Ottonieri et Gabriele Frasca à
Naples, Piero Cademartori, Marco Berisso et Paolo Gentiluomo de la revue
AltriLuoghi à Gènes et Biagio Cepollaro, Lello Voce et Mariano Baino de
Baldus à Milan - dont le nom est un clin d'oeil au groupe 63 qui fut, en
Italie, le mouvement littéraire plus important de l'après-guerre.
Pour revenir à nos jours, depuis un an un groupe de ces poètes-là se
retrouve à Milan. Auteurs issus du groupe 93, de Akusma et de la maison
d'édition Editrice Zona (http://www.editricezona.it)
. Les pages qui suivent se basent sur la valeur
que l'amitié détient au coeur d'un mouvement de poésie. On commence déjà
à parler des Divins, I Divini. Qui fréquentent les bistrots à vin d'une
grande métropole en essayant de ne pas se noyer dans le verre des
intentions faciles.
Pour eux, nous ne parlerons pas d'Art ni de politique culturelle…
Place à la poésie de Biagio Cepollaro auteur, fondateur du
groupe '93 et
de la revue Baldus à Milan.
Pour avoir un tableau de la situation italienne et des enjeux
littéraires qui lient à travers trente ans le groupe 93 au groupe 63 de
Balestrini et Sanguineti, nous vous renvoyons à un article d'Aldo Nove à
l'adresse suivante :
http://www.holdenlab.it/lezioni/lezioni_lab_nove.htm#5
Nel
mezzo della fine del millennio extrait de Fabrica de Blaise Cepollaro
"(…)
Il y a eu un tournant pour l'Italie, on avait l'impression que
l'explosion de la Lega Lombarda, la fin de Craxi dessinait la fin du
minimum d'autonomie de la politique de l'économie. Le nettoyage ethnique
en Europe, le désert culturel après les quelques tentatives poétiques
contre la littérature esthétisante. La vérification de l'illusion du
post-moderne et la précipitation dans la modernité plus idéologique et
sauvage.
Et puis les lecteurs
absents dans un petit marché piloté : les rêves des petites maisons
d'édition, le rêve jamais évanoui de pouvoir diffuser de la bonne
poésie, après les saisons des festivals : à partir de 94 même les
dernières poches de résistance semblent renoncer en choisissant pour
quelques cas le marché de la narration à effet.
(…) Plus tard cette poésie
fera l'objet d'un travail musical électronique conçu par Giovanni
Cospito avec l'intervention d'un mezzo-soprano et de ma voix récitante.
Je me souviens de cette soirée au théâtre de Parme,
http://www.passiopea.net/rossipoesia/rossi97.html.
Le gel de la musique et
des mots, le gel du dedans pour une conscience amère (la consommation
publique, le ticket de caisse). Pourquoi alors avoir fait tant de bordel
en public pour dire qu'il y avait le désert ? Je ne crois pas que, dans
l'histoire, on puisse voir quelque chose de mieux. Je suis sorti avec
mon ticket, tous mes espoirs consommés. À ce propos l'amertume des
citations de Dante et Leopardi : c'était vraiment une manière de voir le
monde apparaître grotesque dans l'horreur télématique. Pourtant tout
cela est vu par mon esprit de cette époque-là même si je fais
appel aux faits et aux dates.
Au fond, la reconnaissance anthropologique
n'était pas différente des livres précédents cependant il n'y avait plus
de confiance dans la littérature, dans ses jeux formels, dans la
prégnance de l'invention formelle qui entre en tension avec le monde,
qui entre en contact et en contradiction, qui laisse espérer un espace
d'altérité compromise.
L'invention formelle était collée à la
nécessité d'adhérer au bilan des 35 ans. Au milieu du chemin, c'était
déjà comme regarder la littérature de l'extérieur. Cet extérieur que
j'avais expérimenté avec mes deux livres précédents, avec l'idiolecte,
il s'agissait de sortir du conformisme haut et de l'hypocrisie basse.
(…)
C'est dans ce contexte que
j'avais déjà perdu la compagnie littéraire de Mariano Baino en 92, et
puis dans ces mêmes années de composition se fait insurmontable le
conflit avec Lello Voce : ça a été terrible, comme terrible la fin de
Baldus .
Je me suis retrouvé isolé à l'intérieur de la revue qui était
pour nous notre création ; quel sens donner à Baldus sinon celui d'être
une revue de tendance ?
Aujourd'hui je ne crois
plus aux tendances, mais à cette époque-là oui et aujourd'hui
encore je pense que Baldus ne pouvait qu'être une revue de tendance.
Aujourd'hui je ne lis plus les revues, sinon pour correspondre à la
gentillesse des amis qui me les proposent. Et pendant qui se
déchaînait la lutte avec Lello il arriva le suicide d'Amelia Rosselli
qui eut sur moi l'effet d'une radicalisation de mes positions… La ballata del contarci a une histoire similaire que Nel mezzo della
fine del millennio : sa composition dure deux ans. La raison est simple
: il s'agissait d'un texte qui voulait vivre du souffle des poésies
précédentes et il ne pouvait pas. Jusqu'à ce qu'il trouve une autre
façon d'espérer…repoussée dans le futur, un futur où l'on se serait
compté… Le souffle de la poésie, du chant, au fond d'une condition
heureuse du dire, serait un jour arrivé, dans des autres conditions
complexes."
http://www.manuscrit.com/italie.asp